Scout Football Manager, une passerelle vers le monde professionnel ?

Hier lors du Débrief et à l’occasion de la sortie du dernier opus Football Manager 2022 ce mois-ci, Nicolas est venu nous présenter le rôle qui est le sien depuis maintenant cinq saisons, à savoir Assistant de Recherche. Zoom sur ces personnes, plus communément appelées « scouts », qui travaillent bénévolement au profit du développeur...

Vous avez peut-être en tête la vidéo de Faitout Maouassa reproduisant une conférence de presse teintée d’un accent sudiste. Pour celles et ceux qui ne savent pas de quoi on parle, « FM » est tout simplement LA référence des jeux de foot virtuels en terme de données…

Quel rôle pour l’Assistant de Recherche ?

Calepin à la main, tapi dans l’ombre, vous les qualifieriez de recruteurs à première vue. Et pourtant, s’ils sont plus de 1 300 aux quatre coins du Globe, on ne les voit que trop peu s’exprimer sur leur rôle. Ou plutôt, peu sont les clubs qui désirent leur donner une chance de le faire.

On a discuté avec l’« Assistant de Recherche » du Stade Rennais, rôle qu’il occupe seul. Pour se familiariser avec la hiérarchie des « scouts » Football Manager, on a donc les « Head Researchers » (HR) et les « Assistant Researchers » (AR). « Le ou les HR sont grosso modo des chefs d’équipes, ils veillent à ce que la base de données soit cohérente entre tous les clubs d’un championnat et s’occupent des clubs qui n’ont pas d’AR attitré », décrypte Nicolas. En effet, s’il est le seul à « représenter » les Rouge & Noir, Football Manager dispose pas moins de 30 scouts pour Manchester City, joueurs prêtés et rayonnement planétaire obligent…

Repéré au travers des forums, c’est essentiellement par passion qu’il a franchi le pas. En attribuant des notes et actualisant les données à chaque rencontre, il contribue à l’optimisation année après année des opus du développeur Sport Interactives. Alors, comment fonctionne la notation ? Premiers éléments de réponse : « Un potentiel sur Football Manager est compris entre 0 et 200. Je sais qu’à partir de 130 de potentiel, c’est celui d’un très bon joueur de Ligue 1, jouant régulièrement les coupes d’Europe. 150, on arrive au niveau Équipe de France, et au-delà, ce sont les stars que tout le monde connaît… ». Et pour chaque catégorie de détenir son barème : « Pour les joueurs de plus de 21 ans, ce n’est pas compliqué de fixer un potentiel car aujourd’hui la plupart ont déjà deux bonnes saisons pros dans les pattes. Pour les plus jeunes, puisqu’on ne les a pas forcément vu jouer, et si on les a vu, c’est dans des équipes jeunes, on a un système de potentiel aléatoire. Ça marche avec des valeurs négatives entre 0 et 10. Cette valeur se traduit par une fourchette. Pour donner un exemple concret : -10 (le potentiel aléatoire le plus haut possible, qu’a Camavinga depuis deux opus, par exemple) donne un potentiel entre 170 et 200. À chaque nouvelle partie, une valeur sera assignée au joueur entre 170 et 200. Encore une fois, on fixe ces potentiels aléatoires en fonction du club et de son niveau de formation. »

RMC Sport avait évoqué ce barème, prenant pour exemple une pépite de l’OL.

Plusieurs choix s’offrent à vous avant de lancer une partie, comme débuter dans les divisions inférieures ou prendre directement votre club de cœur… Une information supplémentaire avant de débuter ? « À Rennes, on a régulièrement des -7 (potentiel de joueur pro L1/L2), voire des -8 (potentiel de joueur LDC/internationaux). Au-dessus, c’est très rare. Ici, je n’ai noté qu’un joueur au-dessus de -8, Camavinga. Et il était difficile de se tromper dès ses premiers matchs quand il avait 16 ans… ». Désormais, à vous de jouer !

Un intérêt pour les clubs ?

Bien que les données soient subjectives, Damien Comolli, Président du TFC, confiait s’y pencher davantage dans le futur, notamment pour récupérer des informations précédent un recrutement. « C’est un jeu intéressant et performant où l’on peut récupérer des infos utiles. Mais toute l’utilisation des données, de la data qu’on a mise en place au club est extrêmement évoluée, sans manquer de respect à Football Manager ».
Pour l’heure, impossible de savoir si les clubs daigneront y accorder davantage leur confiance à l’avenir, ni même si l’utilisation de la simulation les intéresserait. L’identité de la plupart des clubs n’ayant pas été dévoilée, Tom Markham, chef du développement commercial à Sports Interactive, assure déjà « travailler avec des clubs allant du niveau Ligue des champions à la huitième division, en Europe et aux États-Unis » (Sud Ouest). De plus, bien qu’infime aujourd’hui, passer du virtuel au réel demeure néanmoins concevable, à l’image du dénommé Warkik, streamer du jeu et recruté pour intégrer la cellule de recrutement du club de Villefranche (N1). Néanmoins, « il ne faut pas penser qu’en ayant ce rôle, cela nous donne un accès au monde du football. » Preuve en est, l’entraineur de cette formation du Rhône affirma qu’il ne s’en servirait pas. Buté ou non, vous irez de votre propre opinion, il a en tout cas éprouvé ses réticences publiquement : « C’est essentiellement pour l’E-sport, ça n’a rien à voir avec le groupe N1 ». Un discours qui témoigne de la frontière actuelle… Belle ambiance en tout cas.

Cela ne devrait donc pas générer d’inquiétudes -à court terme- chez la cellule de recrutement, mais l’avenir, c’est potentiellement vous, qui sait ? Nicolas en a d’ailleurs profité pour passer un message. Alors, si vous êtes fan de Rennes, joueur de Football Manager, et que vous êtes intéressé à l’idée de vous occuper de la base de données, n’hésitez pas à le contacter sur Twitter (@Nikolajaja). Le passage de flambeau c’est donc pour bientôt, faute de temps, « gardez en tête que c’est bénévole, et que ça ne nous permettra pas de devenir recruteur pour le Stade Rennais grâce à ça. »
Enfin, comme le démontre le nombre croissant d’exemplaires vendus, la série Football Manager ne cesse de prendre de l’ampleur. Or, si la frontière entre jeux vidéos et sport s’efface, il ne faut pas se leurrer, elle existe toujours, mais pour combien de temps encore ?

D’ici-là, on vous invite à réécouter ce passage (47:30) dans l’émission !

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